Meilleur bilan environnemental
L’analyse du cycle de vie complet indique que les impacts environnementaux liés au véhicule électrique sont bien moins importants que ceux du véhicule à essence. C’est particulièrement vrai au Québec où le véhicule qui roule à l’hydroélectricité émet ainsi jusqu’à 80 % de gaz à effet de serre en moins que son équivalent à essence.
Des impacts environnementaux moins importants sur le cycle de vie
Les études d'analyse de cycle de vie sont formelles : les impacts environnementaux liés au véhicule électrique sont moins importants que ceux du véhicule à essence. C'est particulièrement vrai au Québec, où l'électricité est renouvelable à 99 %. Les impacts environnementaux d'une voiture électrique ayant roulé 300 000 km sont de 55 % à 80 % inférieurs à ceux d'une voiture conventionnelle équivalente.
Les impacts supérieurs lors de la fabrication du véhicule électrique sont minimes par rapport à ceux qu'on évite de l'essence qui n'est pas produite ni brûlée.
Le bilan environnemental des véhicules électriques par rapport aux véhicules à essence est positif pour ces ces quatre critères: impacts sur la santé humaine, impacts sur les écosystèmes, émissions de GES et épuisement des ressources fossiles. Ces données tiennent compte de la production des pièces du véhicule, incluant la batterie, du transport vers l’utilisateur, de l’utilisation du véhicule et de la fin de vie.

Des véhicules électriques de plus en plus propres
En 2024, le bilan de la voiture électrique est encore plus positif... et il continue à s’améliorer.
En effet, de plus en plus de nouveaux véhicules électriques sont fabriqués à partir de batteries de véhicules en fin de vie. En réalité, le recyclage des batteries électriques présente tant de bénéfices que les constructeurs automobiles proposent aujourd'hui aux électromobilistes de récupérer gratuitement leurs batteries.
De plus, grâce à de nouveaux procédés industriels, la fabrication des batteries émet moins de GES et nécessite moins de métaux critiques d'année en année. Par exemple, une nouvelle génération de batteries, appelée Lithium-Fer-Phosphate (LFP), permet de réduire considérablement les besoins en minerais rares tels que le cobalt et le nickel.
Des véhicules à essence de plus en plus sales
À l’heure actuelle, la fabrication des véhicules à essence a un peu moins d’impact que celle des véhicules électriques. Mais la tendance s’inverse depuis quelques années alors que l’amélioration de l’efficacité des véhicules à essence passe maintenant par l’utilisation accrue de l’hybridation (avec des moteurs électriques et des batteries) et par l’utilisation de métaux légers et de matériaux composites.
Mais surtout, l’essence qui anime les véhicules devient de plus en plus sale. La part du pétrole conventionnel (celui qui jaillit seul de la Terre) devient de moins en moins importante à mesure que les nouveaux gisements se font plus rares. Le «pic» du pétrole conventionnel aurait ainsi été atteint en 2016 et 2018.
Nous entrons dans l’ère du pétrole non-conventionnel : les «pétroles de schiste» et les «sables bitumineux», très polluants à produire. Au Québec, le pétrole qui alimente nos voitures provient ainsi à 100% des sables bitumineux de l’Alberta et des puits de pétrole de schiste des États-Unis et de l’Ouest canadien.
La batterie et sa fin de vie
Les batteries des véhicules électriques démontrent une longue durée de vie : 200 000 à 500 000 km. Les fabricants offrent généralement une garantie de 8 années ou 160 000 km.
Mais à la fin de leur vie «utile» pour faire avancer un véhicule, les batteries ne se retrouveront pas au dépotoir. Les batteries sont déjà réutilisées à des fins de stockage d’énergie et pour allonger la vie d'autres véhicules électriques.
L’industrie circulaire du recyclage des batteries commence aussi ses opérations et les batteries des véhicules électriques de demain auront encore moins d’impacts environnementaux, car elles seront en partie fabriquées à partir des batteries des véhicules d’aujourd’hui.
L’entreprise Recyclage Lithion, au Québec, a ainsi mis au point un procédé efficace pour recycler 95 % des matériaux d’une batterie grâce à sa technologie d’hydrométallurgie. Le lithium, le nickel, le manganèse, le cobalt, le graphite, le cuivre et l’aluminium.. et même les solvants organiques sont récupérés. Le résultat : des matériaux de qualité pouvant être réintégrés dans la production de nouvelles batteries.
Christine Beaulieu mène son enquête: Peut-on recycler les batteries des voitures électriques?
La source d’énergie pour recharger la batterie
Au Québec, l’électricité est produite à partir de sources renouvelables qui n’émettent aucun gaz à effet de serre dans une proportion de 99,7 %, ce qui représente un avantage en comparaison à d’autres endroits du monde où l’électricité est produite à partir de ressources fossiles. Il est à noter qu’au niveau mondial, la tendance est à une décarbonation des sources d’énergie.
Les études récentes vont dans le même sens
La grande majorité des études scientifiques vont dans le sens de l'électrification des transports. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter des ressources les plus éclairantes sur le sujet :
- Réductions des émissions de gaz à effet de serre grâce à l'électrification des véhicules à travers les groupes motopropulseurs, les classes, les emplacements et les modèles d'utilisation (ACS), 2025 (en anglais) : Cette étude confirme une fois de plus que les véhicules électriques sont plus propres que les véhicules à essence. En moyenne, un véhicule électrique avec une autonomie de 300 miles a des émissions qui sont 31 à 36 % inférieures à celles d'un véhicule hybride rechargeable (PHEV) avec une autonomie de 50 miles, 63 à 65 % inférieures à celles d'un véhicule hybride rechargeable et 71 à 73 % inférieures à celles d'un véhicule à essence.
- .Émissions des berlines américaines et SUV avec différents groupes motopropulseurs et sources de carburant (ICCT), 2024. (en anglais) : Le tout dernier rapport qui compare les émissions de GES des véhicules à essence, hybrides, hybrides rechargeables et électriques. En fonction de leur taille (voitures «sedan» contre VUS intermédiaires). On peut en tirer que dans un contexte québécois (électricité renouvelable à près de 100%), le véhicule électrique évite entre 83% et 85% des émissions par rapport à un modèle à essence. La voiture électrique voit le surplus d'émissions de la fabrication de sa batterie compensé à partir de 24 500 km. Pour le VUS, le point d'équilibre est de 19 000 km en raison de la plus grande consommation d'essence de ce type de véhicule.
- Analyse de cycle de vie comparative (Fuel Institute), 2022 (en anglais) : Un rapport étoffé qui compare les impacts des véhicules électriques et des véhicules à essence, dans le contexte des État-Unis. Le rapport démontre que les véhicules électriques permettent de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre, ainsi que les coûts totaux de possession pour le consommateur.
- Voitures à essence contre voitures électriques ? Voici comment leurs émissions du cycle de vie se comparent au Canada (Traduction de l'article original en anglais) : article détaillé de l'analyste Barry Saxifrage du Canada's National Observer. Un portrait canadien qui compare les impacts de rouler électrique entre les provinces canadiennes.
- A global comparison of the life-cycle greenhouse gas emissions of combustion engine and electric passenger cars (ICCT), 2021 (en anglais) : article très complet qui compare les émissions des véhicules avec toutes les formes d'énergie disponibles, en Europe, aux États-Unis, en Chine et en Inde. Cette analyse met aussi dans la balance l'évolution prévisible des différentes productions d'énergie jusqu'en 2030.
- CarbonCounter (MIT) 2021 (en anglais) : outil développé par le MIT qui permet de comparer l’empreinte environnementale des différents modèles de véhicules électriques. Tous les paramètres sont ajustables et documentés.
- Hoekstra, A. The Underestimated Potential of Battery Electric Vehicles to Reduce Emissions. Joule, Volume 3, Issue 6, 19 June 2019 (en anglais): article sur le potentiel sous-estimé des véhicules électriques pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
- Knobloch, F., Hanssen, S., Lam, A. et al. Net emission reductions from electric cars and heat pumps in 59 world regions over time. Nat Sustain 3, 437–447 (2020) (en anglais) : article qui analyse l’impact de l’électrification du transport et de l’utilisation des «pompes à chaleur» (pour le chauffage et la climatisation) dans tous les pays du monde, en regard de la décarbonisation annoncée de la production d’électricité.
Pour en savoir plus
- Bilan environnemental de la voiture électrique sur son cycle de vie complet (article d'actualité)
- Mythe ou réalité: un véhicule électrique est-t-il plus polluant qu’un véhicule à essence? (capsule vidéo)
- Démystifier l’impact environnemental des véhicules électriques (capsule vidéo)